Témoignage d’un Syrien digne de foi
C’est un sunnite, extrêmement qualifié dans son domaine, plutôt réservé, calme, ne se payant pas de mots et évitant toute discussion politique. L’autre jour, pourtant, face à un interlocuteur en qui il a confiance, il a parlé librement. Pour ne pas le désigner à la rage d’un régime devenu fou et s’en prenant sans vergogne à son peuple, on synthétisera ici son propos autour de deux idées essentielles.
La première est que la répression est pire que ce que l’on en sait par les quelques témoignages et vidéos qui parviennent à sortir de Syrie.
Pire tout d’abord parce que, dès le départ, le pouvoir en place a traité les gens avec un mépris inimaginable. Lorsque les parents des enfants de Daraa emprisonnés par les moukhabarat pour avoir écrit des slogans hostiles au régime sont allés se plaindre au ministère de l’Intérieur, ils ont été roués de coups, y compris les plus âgés d’entre eux. De retour à Daraa, ils ont tenté de se faire entendre par le gouverneur (limogé depuis). Or, se levant, il les a regardés fixement en faisant mine d’écraser de son pied quelque chose sur le sol, avant de leur dire qu’il les broierait tous comme des vers de terre.
C’est encore du mépris qu’ont ressenti les Syriens lors du premier discours de Bachar el-Assad (au parlement). Non seulement il ne s’adressait pas à son peuple (il ne l’a toujours pas fait puisque sa seconde intervention était devant le nouveau gouvernement), mais il n’a jamais évoqué, moins encore regretté les morts (que le peuple considérait déjà comme des martyrs) et son comportement désinvolte est apparu en complet décalage avec la gravité de la situation.
Pire ensuite parce que, contrairement à ce qu’essaie de faire croire le régime, il n’y a jamais eu de complot étranger ou salafiste ou encore palestinien ; il n’y a jamais eu non plus de caches d’armes découvertes à la mosquée al-Omari de Daraa. Tout était soigneusement orchestré par le régime qui de plus donnait ses chabbiha (bandes armées mafieuses) pour terroriser la population, quitte à ce qu’elles tirent aussi sur les forces de l’ordre et les militaires pour accréditer cette version.
Pire enfin parce qu’il est à peu près certain que les 400 morts (cette conversation date de la semaine dernière) dont parlent les organisations des droits de l’homme sont loin de la réalité. Des blessés ont été achevés dans les mosquées et dans les hôpitaux. On ne sait rien non plus de ce qui se passe dans les prisons. La population syrienne pense qu’en réalité, il y a sûrement déjà des milliers de morts.
Le second point de son témoignage est que le peuple syrien est déterminé à aller jusqu’au bout. Il a peur, bien sûr, mais ne veut plus de ce régime : Sunnites, chiites, chrétiens, druzes, Kurdes et même alaouites sont unis, contrairement à ce que le régime veut faire croire, notamment au monde occidental. Ils agissent avec prudence pour ne pas donner prise à ceux qui voudraient les entraîner dans une guerre civile. Mais aussi pour prouver qu’il existe bel et bien une alternative au régime actuel.
Plus aucun Syrien ne croit désormais que Bachar el-Assad soit un réformiste contrarié par les Baathistes et par les « durs » de sa famille — Maher, son frère, et Rami Makhlouf, son cousin. Depuis son premier discours, il avait perdu toute crédibilité, la montée en puissance de la répression après la levée de l’état d’urgence n’a fait que confirmer la population dans cette certitude. Personne ne croit plus à la rhétorique de guerre contre Israël sur laquelle a prospéré la famille Assad : Le Golan, dit-on désormais a été vendu par Hafez el-Hassad à Israël en échange du maintien au pouvoir des Assad à Damas.
Qu’attendent les Syriens des Occidentaux ? Qu’ils prennent des sanctions très lourdes contre les régimes économiques, politiques, diplomatiques, afin de l’isoler complètement. Qu’ils fassent circuler par tous les moyens les informations arrachées au silence imposé par Damas. Eux, sur place, continueront courageusement, aussi longtemps qu’il le faudra, à se battre pour renverser ce pouvoir.
Tout d’abord,tout le monde est sur que le régime baasiste est sanguinaire sauf la Russie et la Chine .IL nous rappelle celui de PAUL POT au cambodge
Tout d’abord,tout le monde est sur que le régime baasiste est sanguinaire sauf la Russie et la Chine .IL nous rappelle celui de PAUL POT au cambodge Syriens bon courage et mille fois merci à la FRANCE