Nitchevo

« Nitchevo » : ces trois syllabes, en russe, signifient «rien». L’exclamation dit la résignation, l’acceptation fataliste du sort, et finalement, l’opiniâtreté à vivre. Celle qu’il a fallu aux trois générations dont ce livre raconte l’histoire, de la Révolution d’octobre 1917 au putsch manqué d’août 1991.Trois générations de femmes, trois héroïnes, Marina, Nadia et Natalia, assureront tour à tour la survie matérielle et morale des êtres, tandis que la guerre, la prison ou la mort éloigne et disperse les hommes. Leurs portraits permettent d’approcher l’âme russe confrontée au communisme triomphant, puis déclinant. Leurs destins différents, voire antagonistes, éclairent la faillite intérieure d’un système qui durant trois quarts de siècle fit peser sur le monde son étreinte et sa menace. Une fresque historique et humaine couronnée par le Prix des Libraires 1994. De cet éclairage porté sur le courage russe – et non sur l’ âme slave – il faut louer Isabelle Hausser car elle a, par là, contribué à la compréhension de la Russie véritable.
Hélène Carrère d’Encausse, Le Figaro littéraire.

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