Petit Seigneur
Sur la ville flotte l’odeur de jasmin et des senteurs d’épices. Les voix de cinq personnages s’entrecroisent, se répondant, se contredisant ou se complétant, prolongées, de temps à autre, par des notes dissonantes. Nous ne disposons que de fragments de leurs récits. Quel sera le sort final de ces cinq personnages et celui des habitants du sultanat où se déroule cette histoire ? Dès le début en effet, quoique sous une forme imprécise, un danger semble menacer cette contrée et se fait de plus en plus oppressant au fil des pages. Tout à la fois roman d’amour et roman politique, réflexion amusée sur la littérature, la censure et d’autres us et coutumes, Petit Seigneur emprunte une part de sa magie aux méandres du conte oriental. Sa construction émiettée, qui parfois brouille le cours de la narration, restitue le vertige que ressent l’Occidental lorsqu’il aborde ces marches de l’Orient où n’ont plus cours ses habitudes mentales. A tâtons, dans l’enchevêtrement des destins contrariés et la poésie des nuits engourdies, guidé dans les ruelles tortueuses de la Cité ou sur les toits du bimaristan par une créature à demi merveilleuse, on cheminera dans ce monde où chaque pas conduit à l’autre bout du temps ; un temps, non plus instantané et volatil, comme celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. mais qui se mesure en millénaires et dont le poids écrase ses habitants.