Posté le 13 avril 2011 |
Malgré la répression en cours en Syrie depuis trois semaines, on voit encore de-ci de-là le président Bachar el-Assad présenté comme un « réformateur ». Le portrait qu’on nous en a fait à son arrivée au pouvoir en 2000 a la vie dure. Certains Occidentaux, qui soit ne connaissent pas la réalité syrienne soit sont d’une confondante naïveté, adhèrent toujours à l’idée qu’un ancien ophtalmo, aux yeux bleus, formé en partie à Londres, époux d’une femme jeune, belle et brillante, adulée par les magazines occidentaux, de surcroît d’une autre confession que la sienne, ne saurait être mauvais.
Passons sur cette accumulation de clichés digne d’un roman à l’eau de rose. Leur mise en scène a joué exactement le rôle qu’entendait lui donner le président syrien : celui d’un écran de fumée cachant l’essentiel. C’est cette image moderniste, destinée à l’Occident, qui explique qu’en France comme ailleurs, il se soit trouvé des journalistes, des hommes et des femmes politiques et de simples citoyens pour croire que, dans son discours au Parlement du 30 mars, il annoncerait les réformes réclamées courageusement par son peuple et que, notamment, il abrogerait séance tenante l’état d’urgence en vigueur depuis 40 ans. Il n’en a rien fait. Pour deux raisons. Lire la suite