« Beautiful little babies »
Dans la nuit du 6 au 7 avril 2017, les Etats-Unis ont lancé 59 missiles Tomahawk contre la base syrienne de Shayrat d’où étaient partis les avions qui ont bombardé Khan Cheikhoun le 4 avril avec des armes chimiques, dont du gaz sarin, selon les premières conclusions des experts. Le Pentagone soupçonne même que des armes chimiques étaient stockées sur cette base . Il soupçonne les Russes, qui ont une présence sur cette base et qui avaient été prévenus de l’imminence des frappes, de n’avoir pu l’ignorer.
Sans doute n’a-t-on pas fini de s’interroger sur les causes de ce revirement politique des Etats-Unis. Même si Donald Trump n’a cessé de dire que l’Amérique qu’Obama lui avait laissée était « a mess », il semblait décidé à ne pas agir davantage que lui contre le régime Assad. Son Secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, et son ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, avaient tous deux tenu des propos sans ambiguïté la semaine dernière sur le fait que l’administration Trump était prête à s’accommoder d’Assad, la priorité étant la lutte contre l’Etat islamique. Pour Rex Tillerson, c’étaient aux Syriens de trancher le sort d’Assad. Ce qui revenait à dire que les Etats-Unis ne réclamaient plus son départ. Que Bachar al-Assad ait interprété ses propos comme un nouveau signal d’impunité ne fait aucun doute. Mais pourquoi soudain, Donald Trump a-t-il trouvé intolérable ces attaques chimiques ? Lire la suite